Hitzefrei désigne l'action de dispenser les élèves allemands des cours de la journée lorsque le mercure atteint une certaine température, variable selon les établissements.
Trois propositions se succèdent doucement dans l'espace de Zabriskie Point durant l'été genevois. Tel un écho à l'usage originel du lieu (un abribus), il a été demandé aux artistes Léonard de Muralt, à Rosa Brux ainsi qu'à Rémi Lambert de réaliser des pièces d'attentes à la manière de la musique d'ameublement d'Erik Satie. L'enjeu était de proposer des pièces capables de conserver une autonomie molle et de résister à un régime d'attention réduit, été oblige. Dans un certain sens, il s'agit de travaux extrêmophiles, tant parce que la température de l'espace peut facilement atteindre les 60°C (rien à envier au Zabriskie Point de la Death Valley) que parce qu'il s'agit d'un group show estival.
Ces oeuvres déploient des stratégies de survie simples: leurs dispositifs d'installation ne nécessitent qu'un effort minimum (à l'exception de la proposition de Rémi), elles reposent sur des éléments qui travaillent déjà les pratiques des artistes et semblent fonctionner au ralenti4. Dans cette logique de passivité, les diverses propositions se sont égrenées naturellement avec pour seules informations celles de leur titre et de leur auteur.
Ces pièces inaugurent et intègrent la collection de Zabriskie Point : jusqu'à l'été prochain, elles réapparaîtront sporadiquement entre deux expositions, sous des formes légèrement modifées, à la fois comme éléments de la compositions de programmation et comme dispositifs d'attente.